Un
rien nous sépare
À peine un filet d'eau
Qui coule entre les galets des cœurs
Etre deux, savoir danser
Et en chanson, passer le gué
Un rien nous
sépare
Futiles bagatelles
Fastoche à éviter
Comme saute à la marelle
De la terre au ciel
L’écolière jouvencelle
Un rien nous
sépare
Se retrouver quelques compères
Pierre, Paul, Jacques ou Jean
Autour d’un verre
Pour, ensemble, refaire le monde
Qui en a tant besoin
Un rien nous
sépare
La joie est à un jet de pierre
De nos rixes et colères
Un simple regard
Et s’ouvre un passage
Renaissance de Pâques
Un rien nous
sépare
Les querelles d’amants
Toutes pourraient dégénérer
En tendres batailles d’oreillers
Est-ce donc si difficile d’aimer
?
Un rien nous
sépare
Les donjons d’or et d’argent
Un jour s’écrouleront
Comme les Murs de Honte
Qu’ils dressent entre les
hommes
Un rien nous
sépare
Un poème déclamé
Sur les barricades de Mai
Et Prévert peut gagner
Cette connerie de guerre
Qu’on tourne enfin la page
De la sombre et sanglante Histoire
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Un
rien nous sépare
Laisser au vestiaire
Comme au Monastère
Les armes assassines
Paix aux bourreaux
De Tibhirine
Un rien nous
sépare
Chantage atomique
Chinoiseries des grandes imPuissances
Un tigre de papier
Qu’un peuple en prière
Peut désamorcer
Un rien nous
sépare
Une Faute rabâchée
Depuis belle lurette effacée
Un Dieu pour toujours
A fait une croix dessus
Un rien nous
sépare
De l’Esprit du Tout Autre
Que nul ne peut nommer
Qui déboulonne
Nos totems de tôles
Nos absurdes croyances
Et nous met debout,
Pèlerins de partout
Un rien nous
sépare
D’un destin glorieux
Où l’Homme affranchi
De toute servitude
Ira « Par les soirs bleus
d’été »
« Heureux comme avec une femme
»
Marchant « Comme un bohémien
»
Libre sous de nouveaux cieux
Un rien nous
sépare
De l’Enfant de Noël
Qui crèche Humble et Doux,
En chacun de nous
Accueillons-Le
Et Bonnes Fêtes à Nous
Riex, novembre 2010, Dominique
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